Prévention de la radicalisation dans un contexte de menace

Mis à jour le 30/06/2022
Agir contre la menace terroriste

L’attentat perpétré le vendredi 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine confirme le niveau de menace terroriste élevé sur notre territoire et l’impérieuse nécessité d’une mobilisation collective dans la lutte contre l’islamisme radical.


Qu'est-ce-que la radicalisation ?

La radicalisation reste le résultat d’un processus évolutif et non d’un « basculement » soudain. Elle est la conséquence de cheminements personnels et il n’existe pas d’explications systématiques à ces parcours.

Pour comprendre le processus de radicalisation d’une personne, il faut s’intéresser à son parcours de vie et aux multiples facteurs qui peuvent expliquer les raisons pour lesquelles elle s’intéresse puis adhère à un corpus de croyances qui la conduise à accepter, progressivement, le principe de la violence.

Un changement de comportement peut conduire certaines personnes à l'extrémisme et au terrorisme.

Le processus de radicalisation est parfois difficilement décelable, mais il se traduit souvent par une rupture rapide du comportement et un changement dans les habitudes de la personne.

Ces signes sont parfois liés à la personnalité de l’individu, aux relations qu’il entretient avec son entourage, sa communauté et la société dans laquelle il vit. Ils peuvent être classés en trois catégories :

  • les théories et discours : 
    • L’individu radicalisé a tendance à répéter de façon stéréotypée et/ou provocatrice l’ensemble de la rhétorique radicale et propagandiste, puisée le plus souvent sur internet
  • les ruptures :
    • La rupture avec l’environnement quotidien est l’un des indicateurs essentiels du processus de radicalisation. L’individu modifie brutalement ses habitudes, rompt avec ses amis, l’école, son milieu professionnel voire avec ses proches pour se consacrer à une relation exclusive avec un groupe et sa « mission ».
  • l’environnement personnel :
    • Le contexte social et familial constitue également l’un des indicateurs d’évaluation d’une radicalisation. L’absence ou le rejet parental, une situation familiale difficile ou bien des violences intrafamiliales peuvent amener l’individu à rechercher un nouveau cadre ou une « nouvelle famille ».

Qui sont les personnes concernées par la radicalisation ?

Les données sociologiques sur ces personnes indiquent des tendances lourdes mais aussi une diversité des profils qui déjouent les explications simplistes. Il n’y a donc pas de profils types.

Bien que la complexité du phénomène ne permette pas de dresser de profil-type, les récentes recherches ont permis de mettre en évidence des traits saillants de ce type de radicalisation :

  • fascination pour la violence (glorification du guerrier)  ;
  • volonté de rejoindre une élite (notion du héros) ;
  • réponse à un traumatisme  ;
  • quête de spiritualité et/ou de rédemption ;
  • problèmes psychologiques ou psychiatriques.

Quatre grands facteurs de compréhension du phénomène :

  • ce qui se joue au sein de l’individu (son histoire personnelle, ses diverses vulnérabilités) ;
  • au sein du groupe, dans son organisation et son mode de fonctionnement (dynamique de groupe, présence d’un leader plus ou moins charismatique) ;         
  • dans la communauté (question de l’intégration, perception identitaire, présence de facteurs de propagande, de rabatteurs ou recruteurs) ;   
  • dans la société (situation socio-économique, inscription géopolitique, contexte historique).

Que faire face à ces situations ?

Le préfet rappelle la création d’un site internet dédié www.stop-djihadisme.gouv.fr.

Ce site vise à informer de manière pédagogique, par le biais d’infographies, vidéos et témoignages, l’ensemble des citoyens afin qu’ils puissent comprendre et agir contre la menace terroriste, décrypter la propagande djihadiste et se mobiliser pour lutter efficacement contre le terrorisme.

Il s’inscrit dans la continuité des mesures de lutte contre les filières djihadistes. Il renforce le dispositif national, mis en place dès avril 2014, d’assistance aux familles et aux proches, suivi en novembre d’une nouvelle loi relative à la lutte contre le terrorisme et de nouvelles mesures annoncées en janvier 2015.

Vous pouvez prendre contact dès que possible avec les autorités compétentes :

Le centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation a mis en place ce numéro gratuit depuis un poste fixe partout en France.

par téléphone au 0 800 005 696, du lundi au vendredi, de 09h00 à 17h00

©

Cliquez sur l'infographie pour la visualiser

La plate-forme téléphonique est à l’écoute des familles et des proches. Elle recueille les éléments utiles sur la situation des personnes en danger. Elle permet le suivi et l’orientation des jeunes concernés et de leurs familles par les services compétents sous l’autorité des préfets, dans chaque département.

Le numéro vert et le formulaire en ligne permettent de demander de l’aide et/ou de signaler tout comportement inquiétant.

Le formulaire permet d’engager la démarche d’opposition à la sortie du territoire d’un mineur (sur le fondement de l’article 371-3 du code civil).

©

Cliquez sur l'infographie pour la visualiser

Notifier un contenu appelant à la haine ou faisant l’apologie du terrorisme sur Internet :

Lorsque vous constatez des contenus appelant à la haine ou faisant l’apologie du terrorisme sur Internet, ne les partagez pas, ne les likez pas, ne les retweetez pas. Ayez le bon réflexe, signalez les sur : https://www.internet-signalement.gouv.fr  .

Contacter le commissariat de police ou la brigade de gendarmerie :

En cas d’urgence, notamment pour vous opposer à la sortie du territoire de votre enfant mineur  sans la présence d’une personne titulaire de l’autorité parentale, adressez-vous sans délai au commissariat de police  ou à la brigade de gendarmerie la plus proche.

Quel impact aura votre signalement ?

Le signalement sert aussi à aider les proches. Appeler ne représente pas une mesure punitive, il s’agit d’une mesure préventive. Après un appel et après évaluation de la situation, les services de l’État mettront en place un accompagnement adapté pour éviter que la situation ne se détériore.
En effet, tous les signalements pour radicalisation potentielle, quel que soit le canal utilisé, sont transmis au préfet de département, représentant de l’État, qui réunit au sein de l’état-major de sécurité un groupe d’évaluation départemental (GED) en vue d’évaluer la pertinence du signalement et, le cas échéant, de décider des mesures à prendre. Les signalements non pertinents ou abusifs ne sont donc pas retenus. La confidentialité du signalement et du signalant est préservée. En fonction de l’évaluation menée, le GED peut conclure à la nécessité de mettre en place une action des services de sécurité et / ou une prise en charge à caractère social ou psychologique en orientant, dans ce dernier cas, le traitement de la situation vers la cellule départementale de prévention de la radicalisation et d’accompagnement des familles (CPRAF). Le procureur de la République est associé à ce dispositif.

  • Les appels sont strictement confidentiels, votre identité ne sera pas dévoilée.
  • Votre signalement n’a pas pour but de nous aider à sanctionner mais de venir en aide à la personne concernée par votre signalement, d’aider et de soutenir ses proches, avec un accompagnement adapté pour éviter un drame.
  • Même si vous n’êtes pas sûr de reconnaître des signes de radicalisation, il est préférable d’appeler rapidement le numéro vert. Les spécialistes à votre écoute sauront analyser plus précisément les signes et déterminer s’il s’agit ou non d’un processus de radicalisation.
  • Signaler une situation de radicalisation ne vous sera jamais reproché. Même si la personne est déjà partie, votre appel est nécessaire, notamment pour que les services compétents apportent de l’aide à sa famille.

Pour plus d'information, rendez-vous sur les pages :

Stop Djihadisme

Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation